Les facteurs de risque du mésothéliome pleural malin
L'amiante
L’amiante est nocif par l’inhalation de ses fibres, très fines, pouvant migrer et atteindre les régions les plus profondes des poumons puis la plèvre et/ou le péritoine. L’impossibilité du corps humain pour les éliminer d’emblée, la réaction inflammatoire chronique et l’immunosuppression au niveau pleural induite par ces fibres sont à l’origine de l’altération et de la modification des cellules mésothéliales. Ainsi, la dose cumulée et le temps écoulé par rapport au début d’exposition sont deux facteurs de risque importants du mésothéliome même s’il n’existe pas de seuil d’exposition à l’amiante minimum pour induire ce cancer.
L’amiante n’est pas seulement responsable du cancer de la plèvre (mésothéliome pleural malin). Il peut être également responsable de cancers (mésothéliome) du péritoine, la membrane qui entoure les organes abdominaux, ou du péricarde (enveloppe du cœur), et de certains cancers du poumon ; certains cancers du larynx ou de l’ovaire ont été plus récemment rattachés à une exposition antérieure à l’amiante. L’amiante peut aussi être à l’origine de pathologies dites bénignes (par opposition aux cancers cités ci-dessus) : plaques pleurales ou péricardiques, épaississements pleuraux bénins, pleurésie bénigne, ou encore certaines fibroses pulmonaires.
Les plaques pleurales, épaississements plus ou moins calcifiés de la plèvre, sont la conséquence d’une réaction inflammatoire et sont bénignes. Ces pathologies, fréquemment bilatérales, témoignent classiquement d’une exposition antérieure à l’amiante.
La fibrose pulmonaire induite par l’amiante, également appelée Asbestose, est une destruction irréversible du tissu pulmonaire. Elle peut être modérée ou étendue, avoir un retentissement clinique ou non et évoluer pour son propre compte.
La pleurésie bénigne liée à l’amiante est la présence d’un liquide inflammatoire dans la plèvre en dehors de tout contexte cancéreux. Elle nécessite aussi un suivi rapproché de la part du pneumologue.
L’amiante a été utilisé massivement pour ses propriétés d’isolant thermique et phonique, sa résistance au feu et à la corrosion notamment dans des secteurs d’activité tels que l’extraction, la fabrication d’articles à base d’amiante, le bâtiment, la construction et la réparation navales, la métallurgie, la sidérurgie, les centrales thermiques, les raffineries, l’industrie verrière…
Actuellement persistent des expositions professionnelles (liées au désamiantage), domestiques (objets ménagers contenant de l’amiante) et environnementales (proximité des sites géologiques d’extraction de l’amiante).
Mésothéliome et anomalies génétiques
Devant la présence de mésothéliome chez plusieurs membres d’une même famille et en l’absence de contact avec l’amiante, il a été mis en évidence des mutations génétiques associées avec la survenue de mésothéliome. Il a été montré un lien entre mésothéliome et certains cancers rares comme le mélanome uvéal par une anomalie génétique commune.
Ce gène déficient (BAP-1) n’a pas encore d’impact thérapeutique. Cependant cette anomalie génétique des cellules tumorales est bien plus souvent acquise lors du développement du cancer chez un malade que présente en base (constitutionnelle ou héréditaire). Une consultation d’oncogénétique doit être proposée à ce jour uniquement si plusieurs membres d’une même famille sont atteints de mésothéliome et/ou de mélanome uvéal ou autres cancers associés.
Autres facteurs de risque
Des cas de mésothéliome ont été décrits après irradiation thoracique (pour un autre cancer ...) antérieure ou exposition à d’autres minéraux tels que l’érionite et le fluoro-édénite.
Aucun lien causal n’a été établi de façon valide avec un tabagisme actif ou passif à la différence du cancer du poumon.