Antiangiogéniques et thérapies ciblées
Les médicaments anti-angiogéniques sont des biomédicaments qui s’attaquent aux nouveaux vaisseaux sanguins créés par le cancer pour se nourrir et se développer, mais ils peuvent aussi favoriser la réaction immunitaire anti-tumorale et, dans le cas du mésothéliome, attaquer directement les cellules cancéreuses.
Par exemple, le bevacizumab est un anticorps ciblant un facteur de croissance vasculaire (le VEGF, protéine impliquée dans la formation de nouveaux vaisseaux au sein de la tumeur et la croissance des cellules du mésothéliome). Il s’agit d’un traitement à associer à une chimiothérapie standard de première ligne (cisplatine et pemetrexed) car il a été démontré que cette association améliore l’espérance de vie des malades avec un mésothéliome comparé à la chimiothérapie seule.
A la faveur de l’amélioration des connaissances des mécanismes de développement des mésothéliomes pleuraux, de nombreuses autres thérapies ciblées sont en cours d’évaluation dans des essais cliniques de phase précoce mais aucune n’est validée à ce jour en routine en France. En 2e ligne, après progression sous chimiothérapie (platine et pémétrexed), l’association d’un autre anti-angiogénique, le ramucirumab (anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur au VEGF, VEGFR2), avec une chimiothérapie par gemcitabine était plus efficace que la gemcitabine seule en terme d’espérance de vie (survie globale et sans progression). Cette combinaison est donc proposé par les recommandations européennes ESMO 2021 comme une option de traitement en seconde ligne (ou plus) chez les patients n'ayant pas reçu de bevacizumab en première ligne.
On peut citer notamment parmi les autres thérapies ciblées prometteuses actuellement testées en essais cliniques :
- Les PARP inhibiteurs (d’efficacité semble-t-il influencée par l’expression ou non du gène BAP-1) : olaparib, rucaparib, niraparib
- Les drogues dites épigénétiques comme les inhibiteurs de la voie Hippo/YAP, de FAK ou de la voie EZH2, ou encore des inhibiteurs de CDKN2, par exemple l’abemaciclib (plus efficace dans les mésothéliomes avec perte d’expression du gène p16/CDKN2A)