Traitements en essai clinique
Les traitements actuels du mésothéliome pleural malin visent à prolonger l’espérance de vie des patients, tout en optimisant leur qualité de vie.
Néanmoins, des progrès conséquents restent à accomplir et peuvent être envisagés pour les années à venir, grâce à la recherche clinique. Ainsi, d’autres approches thérapeutiques sont en cours d’évaluation. Si la situation est adaptée, votre médecin peut vous proposer de participer à des essais cliniques afin d’accéder à des traitements innovants.
Vous êtes tout à fait libre de participer ou non à un essai clinique : c’est votre choix qui prime, après explication du médecin. Des informations orales et écrites vous seront données, et un temps de réflexion vous sera bien sûr proposé.
Prenez le temps de réfléchir et de poser toutes les questions que vous souhaitez avant de donner votre consentement écrit.
Dans tous les cas, votre consentement peut être retiré à tout moment si vous changez d’avis sans avoir à vous justifier et sans altération de la qualité de la prise en charge par vos médecins. Dans le cadre du mésothéliome, il peut être proposé des traitements en essai par voie systémique (injection en intraveineux) ou locale (directement dans la cavité pleurale).
Les traitements proposés en essai clinique constituent de nouvelles approches évaluées dans la prise en charge du mésothéliome pleural malin. Il peut s’agir de nouveaux médicaments ou dispositifs, ou de traitements déjà validés dans d’autres pathologies. Des associations de traitements peuvent également être évaluées, par exemple l’association d’une chimiothérapie et d’une immunothérapie.
Quelques exemples de traitements systémiques en essai dans le mésothéliome pleural malin :
Immunothérapie anti-tumorale par voie générale (perfusion intraveineuse) et thérapies cellulaires :
Comme évoqué dans la partie « traitements », l’immunothérapie est validée dans le traitement du mésothéliome pleural malin (monothérapie ou association d’inhibiteurs de points de contrôle).
D’autres immunothérapies prometteuses en cours d’évaluation, pour certaines en France, incluent notamment des inhibiteurs de points de contrôles pour d’autres cibles fortement exprimées dans le MPM, la thérapie génique ou encore la thérapie cellulaire.
La thérapie génique consiste à transmettre une séquence de matériel génétique (ADN) aux cellules cancéreuses de façon à ce que celles-ci la lisent et expriment une ou plusieurs protéines utiles pour combattre la maladie. Ces protéines peuvent servir à activer le système immunitaire contre les cellules cancéreuses, entre autres.
La thérapie cellulaire, déjà efficace dans certains cancers du sang, est un procédé consistant à (re)programmer certaines cellules du système immunitaire du patient (certains globules blancs) afin qu’elles puissent mieux lutter contre le cancer. Cela pourrait permettre dans le futur de fabriquer des « enquêteurs » (cellules dendritiques…) ou des « combattants » (lymphocytes T, chimeric antigen receptor (CAR-T…) du système de défense immunitaire du patient, spécifiquement contre le mésothéliome.
Thérapies ciblées :
Les thérapies ciblées sont des médicaments ciblant spécifiquement une protéine au sein d’un mécanisme impliqué dans le développement des cellules cancéreuses. Ces médicaments permettent d’agir sur ces cellules cancéreuses de façon plus efficace et précise, et de minimiser les impacts négatifs sur les cellules normales. De nombreuses pistes sont explorées, parmi lesquelles nous pouvons citer des inhibiteurs de mécanismes de réparation de l'ADN, des inhibiteurs de protéines de prolifération cellulaire…
Associations de traitements :
Les essais thérapeutiques proposent également des associations de traitements, qu’ils soient déjà validés ou non. Par exemple, certains essais testent des combinaisons de chimiothérapie et immunothérapie.
D’autres molécules sont actuellement à l’étude et pourraient vous être proposées dans le cadre d’essais, associées ou non à la chimiothérapie.
Quelques exemples de traitements locaux en essai dans le mésothéliome pleural malin :
- Immunothérapie anti-tumorale par voie locale: au lieu d’injecter par voie intraveineuse, le traitement est injecté directement dans la plèvre pour essayer d’augmenter son efficacité et de diminuer les toxicités potentielles.
- Chimiothérapie intra-pleurale: dans le cadre d’une chirurgie du mésothéliome, il peut vous être proposé l’injection pendant la chirurgie de chimiothérapie directement dans la plèvre pour augmenter la concentration locale du produit tout en espérant de réduire les effets indésirables généraux.
- Thérapie génique intra-pleurale : on injecte dans la cavité pleurale par un cathéter un virus inoffensif qui va transporter dans les cellules tumorales un gène alors exprimé en protéines par le cancer qui va se tuer lui-même directement ou par activation des défenses naturelles (système immunitaire).
- La thérapie virale ou virothérapie consiste à utiliser un virus aux propriétés oncolytiques : c'est-à-dire un virus ayant la capacité de tuer les cellules cancéreuses lorsqu’il entre en contact avec elles. Cela permet également de stimuler le système immunitaire, dans les suites de cette réaction.
- Thérapie photodynamique (PDT) intra-pleurale: on donne au malade quelques heures avant la chirurgie un produit photosensibilisant (voie orale ou injectable) qui va être absorbé par toutes les cellules du corps du malade mais va s’accumuler dans les cellules cancéreuses. Il s’agit ensuite d’illuminer la cavité pleurale de l’intérieur avec une source laser lumineuse rouge (photo ci-dessous). La lumière va faire réagir le produit dans les cellules cancéreuses (sur 2 à 3 mm maximum) qui vont ainsi être détruites et activer ainsi en plus les défenses immunitaires du malade contre son cancer.